Santander
La vie de cette ville de Cantabrie, qui semble tout droit sortie d'un conte, s'articule autour de sa baie, réputée pour être l'une des plus belles du monde.
Santander possède des paysages verdoyants qui côtoient des plages au sable blanc, des demeures seigneuriales et des palais qui se mêlent à une architecture avant-gardiste et des constructions qui évoquent immanquablement son lien étroit avec la mer. Ce sont plusieurs villes dans une même ville qui ne demandent qu'à être découvertes.
Ville de rois et de pêcheurs
L'aristocratie et la royauté de la fin du XIXe siècle et début du XXe ont fait de Santander la destination par excellence pour les vacances. Flâner dans le centre historique pour admirer ses majestueux édifices, témoins d'un passé glorieux, avec pour le Palais de la Magdalena, le joyau de la ville. Ce bâtiment emblématique, qui se dresse au point culminant de la presqu'île du même nom, permet de contempler la vue panoramique époustouflante de la ville de Santander, surnommée « la fiancée de la mer », nichée entre la plage et la montagne.
Santander combine cette ambiance magique des palais et la tradition liée à la mer, que l'on respire surtout dans le Barrio pesquero (quartier des pêcheurs), le lieu idéal pour déguster des spécialités locales traditionnelles à base de produits de la mer, comme les rabas (calmars frits), les maganos (calmars) accommodés avec des oignons ou les palourdes marinières.
Ces contrastes s'intensifient dans la « nouvelle » Santander, car la ville a su s'imprégner des dernières tendances culturelles et artistiques, comme le prouve le moderne Centro Botín, un centre d'art conçu par l'architecte et lauréat du prix Pritzker Renzo Piano.
Mais avant d'en arriver au Santander d'aujourd'hui, la ville a dû faire face à des événements qui ont marqué son histoire.
En 1893 se produit l'un des événements les plus dramatiques de l'histoire de la ville : l'explosion du navire Cabo Machichaco sur les quais, qui provoque la mort de 590 personnes et environ 2 000 blessés. Le bateau à vapeur biscayen était chargé de 51 tonnes de dynamite, et en pleine lutte contre l'incendie, la charge explosa, ce qui étendit l'incendie aux rues situées à proximité du port.
Au cours de la guerre civile espagnole, la ville est l'enjeu de la bataille de Santander et est finalement prise par les nationalistes espagnols et le Corpo Truppe Volontarie le 28 août 1937.
Après les épreuves de la Guerre civile, Santander doit faire face à un autre désastre : l'incendie de 1941. Celui-ci (connu comme « l'andalous » car il débuta rue de Cadix et s'acheva rue de Séville) débute le 15 février au moment d'un ouragan de vent de sud, et détruit ensuite la plus grande partie de la zone ancienne de la capitale. 1'783 logements brûlèrent et 37 rues disparurent, ainsi que 508 commerces, hôtels, pensions et bars. La reconstruction qui s'ensuivit se fit selon les directives de l'architecture d'après-guerre, combinant l'héritage rationaliste au discours traditionaliste de l'architecture officielle.
Photos : Rolf